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L'origine des collèges

L'achat de l'hôtel de Listenois

Les transformations

La vie au collège

L'Histoire

Les vestiges du collège aujourd'hui

Le collège de Fortet, rue des sept-voyes.
(1493-1764)


C'est au commencement de 1397, voire dés le printemps 1396 que les commissaires du Chapitre, chargé de gérer le collège fondé par le chanoine Pierre Fortet, dont ils étaient les exécuteurs testamentaires, décident de transporter l'établissement de la rue des Cordiers (Cette rue, aujourd'hui disparue, était parallèle à l'actuelle rue Cujas, à quelques mètres au sud ) dans un autre bâtiment, en raison semble-t-il de l'exiguïté des locaux et du voisinage peu convenable pour les boursiers.

Les trois chanoines étaient donc entrés en pourparlers avec des "gens ayant des Ostels à vendre."

C'est ainsi qu'ils passent "l'yeau, par deux foiz" pour visiter l'ostel Colard Grimault,

Ils chargeront ensuite "Jehan de la Haye, charpentier Jehan Phelippot de Grigny, maçon et Jehan le Faucheur, couvreur, accompagnés "d'ung clerc" de visiter cet ostel et quelques autres "pour savoir les réparacions qui estaient à faire pour adviser lequel serait meilleur pour faire ung ostel pour le collége"

Le choix se fixe sur une" maison avecques une masure et leurs appartenances... assise à Paris au Mont-Saincte-Geneviève, en la rue des Sept- Voyes, tenant d'une part à la maison qui fut Rogiere d'Anquetille, Où demeure à présent le prieur de Sainct-Estienne de Nevers, et d'autre part à une maison appartenant à l'abbé de la Londe, pédagogue, aboutissant par à une autre maison et jardin appartenant à l'abbé du couvent de Saincte-Genevieve, franche et quicte de toutes charges, cens, rentes et aultres servitutes quelconques et admortie"

Le vendeur est" noble homme monseigneur Loys de Listenois, chevalier. Seigneur de Montaigu " qui cède sa maison pour le "pris de cinq cents escuz d'or et en baille la possession et saisine par la tradition des clefs de ladicte maison aux diz acheteurs"



Acte de vente de l'hôtel de Listenois
(29 avril 1397)
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Plan des environs du collège Fortet.
Les bâtiments grisés sont antérieurs ou construits au 15e siècle.

Le collège de Fortet se trouve ainsi établi sur le flanc nord de la Montagne Sainte­ Geneviève où le nombre important de ces établissements installés pour certains depuis le début du 12° siècle pour accueillir des élèves boursiers faisait régner une paix relative.

En face de l'hôtel vendu par le sire de Listenois s'élevaient les murs du collège de Montaigu, et, dans la seule paroisse de Saint-Étienne du Mont, se suivant en demi-cercle, douze autres collèges s'interposaient déjà entre le bruyant pays latin et la fondation du pieux chanoine: c'étaient les collèges des Cholets, de Navarre, de Presle, de Laon. du Plessis, dès Écossais, de Tréguier, de l'Ave Maria ou de Hubant, de Saint-Michel ou de Chanac des Trois évêques de Bourgogne, de Boncourt et de Beauvais. Les chanoines Jean Chanteprime, Bertrand de Cheme et Jean du Soc durent se féliciter de leur trouvaille.

Jean Chanteprime sera le premier principal du collège dans ses nouveaux locaux qui forment la partie nord du 21, rue Valette, la partie sud comprenant la fameuse tour de Calvin n'en fait pas encore partie. Ce corps de bâtiment ne sera acquis par le collège qu'au début du XV° siècle.

Il est alors connu sous l'enseigne de la Corne-de-Cerf, et le collège ne l'annexera qu'entre 1413 et 1417, Le 27 mai 1413, il est vendu par Catherine de la Ruelle à Jean de Brendiancourt, prêtre du diocèse de Bayeux, D'autre part, un acte du 27 janvier 1441 indique que la Corne-de-Cerf était déjà réunie au collège en 1417.
Quant au corps de logis perpendiculaire à la rue qui figure à gauche sur le plan dressé en 1764 lors de la réunion du collège à Louis Le Grand, et dont seule une partie existe encore aujourd'hui, il semble qu'il n'ait pas existé lors de l'achat; l'acte de vente n'en fait pas mention; et il paraît bien qu'il eût valu en raison de sa situation par rapport au bâtiment principal, une description sommaire, Nous l'identifions par conjecture avec l' " ostel tout nuef" qui, d'après le compte de Jean Chanteprime, fut construit en 1409-1410 peut-être en partie sur l'emplacement de cette" masure" citée dans l'acte du 29 avril 1397 et dont par la suite il n'est plus jamais question.



La corne de cerf (tour de Calvin) en 1839 vue de la cour du collège




1862 - Vue de la tour à partir du jardin du principal

Sur le plan de 1764 figure encore entre la cour et le jardin un bâtiment isolé qui n'a été détruit qu'après 1860 (Vraisemblablement lors de la construction du bâtiment le plus récent qui est en équerre adossé à l'ouest à la partie restante du corps de logis ajouté en 1410, ce bâtiment construit aux moindres frais avec pans de bois, destiné à abriter une pension de famille provoqua la disparition  de l’aile gauche et des jardins).

La notice qui accompagne le plan dit que ce bâtiment est de construction récente. Cependant Albert Lenoir, dans la Statistique monumentale de Paris, a donné une reproduction du noyau de l'escalier situé à l'angle sud-ouest du bâtiment et le profil des moulures, la forme des bases, la courbe en spirale dessinée par les moulures le long du fût permettent de faire remonter la construction primitive à la fin du XV° siècle ou au premier tiers du XVIe siècle au plus tard.

En 1397, le collège et ses appartenances occupaient donc un long rectangle dont les petits côtés auraient longé d'une part la rue des Sept-Voyes, d'autre part les appartenances de ce qui fut plus tard l'Hôtel de Nevers. En ce qui concerne la cour et les jardins, il est probable qu'en 1397 les deux tiers environ de la cour de 1764 et la totalité du jardin du principal faisaient partie de l'hôtel de Listenois.

Quant au jardin dit des Boursiers, il était tout à fait indépendant du collège et ne dut y être rattaché qu'au XVIe siècle, après que la communauté eut acquis l'hôtel de Nevers.
Les bâtiments, comme l'on voit, n'étaient pas très considérables, mais l'espace libre qui s'étendait en arrière était vaste, ce qui convenait fort à une communauté de jeunes étudiants.


Plan de 1764
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